Tuesday, July 7, 2009

Élévation

Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les éthers,
Par delà les confins des sphères étoilées,

Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde,
Tu sillonnes gaiement l'immensité profonde
Avec un indicible et mâle volupté.

Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides;
Va te purifier dans l'air supérieur,
Et bois, comme un pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides

Derrière les ennuis, et les vastes chagrins,
Qui chargent de leurs poids l'existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d'un aile vigoureuse
S'élancer vers les champs lumineux et sereins ;

Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
-- Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes!

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